Quel rôle joue la chance dans le trading ?

Vous ne pouvez pas compter sur la chance dans le trading. Nous avons écrit à ce sujet à plusieurs reprises sur notre blog. Ainsi, dire que la chance est nécessaire dans le trading peut être un peu controversé, mais le rôle particulier de la chance dans le trading doit être accepté.

Il ne s'agit pas de remettre en question la capacité des investisseurs performants à réaliser des profits intéressants à long terme grâce à une analyse et une étude détaillées des marchés. Mais la chance a toujours un rôle à jouer dans l'investissement. Le célèbre investisseur Howard Marks a écrit dans son livre The Most Important Thing: Uncommon Sense for the Thoughtful Investor que "le monde de l'investissement n'est pas un lieu ordonné et logique où l'on peut prédire l'avenir et où des actions spécifiques produisent toujours des résultats spécifiques. La vérité, c'est qu'en matière d'investissement, la chance règne largement. Certains préfèrent l'appeler hasard, et ce mot semble plus sophistiqué que la chance. Mais le point est le même : une grande partie du succès de tout ce que nous faisons en tant qu'investisseurs est largement déterminée par le coup de dé.”

Demandez aux meilleurs investisseurs et traders si la chance joue un rôle dans leur réussite, et s'ils vous répondent non, ils ne disent probablement pas la vérité. Ne vous méprenez pas, le trading n'est absolument pas une question de chance. Vous verrez dans les exemples suivants que nous parlons plutôt d'investissements où la chance a joué un rôle et a rendu les gains beaucoup plus satisfaisants.

GEICO vs. Graham

Le cas du célèbre investisseur Benjamin Graham, dont le fonds a acheté pour 712 500 dollars d'actions GEICO en 1948, en est un bon exemple. En 1972, la valeur de cet investissement était passée à 400 millions de dollars. Ce qui est passionnant dans cet investissement, c'est que Graham a enfreint plusieurs de ses propres règles en investissant plus de 5 % des actifs du fonds dans une seule société (plus de 20 % en réalité) et en conservant les actions de cette société bien après qu'elle ait rempli les conditions d'un investissement de valeur. Graham lui-même a déclaré plus tard, "En 1948, nous avons fait notre investissement GEICO, et à partir de là, nous étions vus comme des gens très brillants." Selon Graham, les bénéfices de cet investissement ont fini par dépasser la somme des bénéfices de tous ses autres investissements.

GEICO vs. Buffett

L'action de la société a fortement chuté après 1972, passant de 61 dollars à 2 dollars par action. À cette époque, un élève de Graham, Warren Buffett, s'intéresse également à cette société et commence à acheter des actions de celle-ci par l'intermédiaire de sa structure Berkshire Hathaway (c'était d'ailleurs la deuxième fois qu'il achetait des actions de GEICO, après avoir réalisé un bénéfice sur son premier investissement, mais vendu les actions trop tôt). On estime qu'il a finalement gagné plus de 20 milliards de dollars sur ce seul investissement. Dans son cas, cependant, on ne peut pas parler de chance, bien qu'il ait admis que GEICO a été le meilleur investissement de sa vie (et il ne l'a jamais vendu car GEICO fait maintenant partie de Berkshire Hathaway).

Soros vs. BoE

Un exemple bien connu de spéculation réussie est le "Black Wednesday" (Mercredi Noir) du 17 septembre 1992, lorsque George Soros a spéculé sur la chute de la livre sterling et a gagné un milliard de dollars. Bien sûr, l'opération elle-même n'a rien à voir avec la chance, car Soros savait exactement ce qu'il faisait, analysait correctement les conditions du marché et savait combien d'argent il devait dépenser. Mais il a eu une certaine dose de chance lorsqu'il a admis après la transaction réussie que "notre position totale pour le Mercredi Noir devait valoir près de 10 milliards de dollars. Nous avions prévu de vendre plus que cela. En fait, lorsque Norman Lamont [le ministre britannique des finances] a déclaré juste avant la dévaluation qu'il emprunterait près de 15 milliards de dollars pour défendre la livre sterling, nous avons été amusés parce que c'était à peu près le montant que nous voulions vendre."

Alors, quelle est la différence entre un bon trader/investisseur et un mauvais trader/investisseur qui a gagné beaucoup d'argent grâce à la chance ? Un mauvais trader/investisseur ne peut pas s'appuyer sur cette transaction chanceuse et, à long terme, il perdra l'argent qu'il a gagné tôt ou tard. D'un autre côté, un bon trader/investisseur peut utiliser une transaction chanceuse à son avantage. Elle peut lui donner une confiance saine, lui permettre d'ouvrir des positions plus importantes sans enfreindre les règles de gestion des risques et augmenter ses bénéfices potentiels en termes absolus.

Il est toujours vrai que nous ne pouvons pas compter sur la chance dans le trading. Si nous avons la chance de réaliser un trade parfait, nous devons considérer cela comme faisant partie du trading, essayer de l'utiliser à notre avantage, mais ne pas compter sur le fait que cela devienne la norme. Benjamin Graham l'a bien exprimé en disant que “Derrière la chance, ou la décision cruciale, il doit généralement exister un fond de préparation et de capacité disciplinaire. Il faut être suffisamment implanté et renommé pour que ces opportunités frappent à sa porte. Il faut avoir les moyens, le jugement et le courage de les saisir.”

Vous avez réalisé un bénéfice grâce à un trade chanceux qui a enfreint toutes vos règles de trading ? Félicitations, vous avez eu un jour de chance, et cela compte aussi. Mais n'oubliez jamais que ce n'était qu'une coïncidence ! Vous n'avez pas envie de recommencer sans cesse. Revenez à votre stratégie et à vos règles et restez cohérent. C'est la seule façon de faire des bénéfices à long terme.