{"id":624786,"date":"2024-05-03T14:45:16","date_gmt":"2024-05-03T12:45:16","guid":{"rendered":"https:\/\/ftmo.com\/?p=624786"},"modified":"2024-05-03T16:43:00","modified_gmt":"2024-05-03T14:43:00","slug":"le-plus-grand-krach-eclair-sur-le-marche-du-forex-une-situation-similaire-peut-elle-se-reproduire","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/ftmo.com\/fr\/le-plus-grand-krach-eclair-sur-le-marche-du-forex-une-situation-similaire-peut-elle-se-reproduire\/","title":{"rendered":"Le plus grand krach \u00e9clair sur le march\u00e9 du Forex. Une situation similaire peut-elle se reproduire ?"},"content":{"rendered":"
Au d\u00e9but de l’ann\u00e9e 2015, les traders Forex ont v\u00e9cu l’un des \u00e9v\u00e9nements les plus fous sur la paire de devises EURCHF. Qu’est-ce qui a conduit la Banque Nationale Suisse \u00e0 provoquer le plus grand krach \u00e9clair de l’histoire du Forex ? Est-ce qu’un \u00e9v\u00e9nement similaire peut se reproduire sur le march\u00e9 ?<\/em><\/p>\n Ce qu’a fait la Banque Nationale Suisse (BNS) en 2015 est un geste sans pr\u00e9c\u00e9dent qui a choqu\u00e9 tous les intervenants du march\u00e9. Ce qui est particuli\u00e8rement frappant, c’est qu’un \u00e9v\u00e9nement qui a finalement entra\u00een\u00e9 des milliards de dollars de pertes a \u00e9t\u00e9 provoqu\u00e9 par une banque centrale<\/a> dont la t\u00e2che principale devrait pr\u00e9cis\u00e9ment \u00eatre de maintenir la stabilit\u00e9 des prix tout en tenant compte de l’\u00e9volution de l’\u00e9conomie.<\/p>\n La Suisse est l’un des rares pays d’Europe \u00e0 conserver sa monnaie, ce qui permet \u00e0 la BNS d’influencer la stabilit\u00e9 des prix dans le pays et donc de \u00ab\u00a0contr\u00f4ler\u00a0\u00bb en partie les d\u00e9veloppements \u00e9conomiques dans le pays. En tant qu’\u00e9conomie orient\u00e9e vers l’exportation, l’appr\u00e9ciation de l’euro par rapport au franc suisse au cours des premi\u00e8res ann\u00e9es qui ont suivi l’introduction de la monnaie commune europ\u00e9enne a eu un effet positif sur les exportations du pays, qui ont atteint des niveaux record.<\/p>\n Le graphique ci-dessous montre qu’en octobre 2007, l’euro s’\u00e9tait appr\u00e9ci\u00e9 par rapport au franc suisse, atteignant une valeur de 1,6829. Cependant, au cours du second semestre 2007, la crise hypoth\u00e9caire am\u00e9ricaine a commenc\u00e9, se transformant finalement en une crise financi\u00e8re mondiale et en la plus grande r\u00e9cession \u00e9conomique depuis 1929. Les investisseurs du monde entier ont r\u00e9agi de diff\u00e9rentes mani\u00e8res, mais l’une des manifestations typiques d’un comportement de crise est le d\u00e9placement des actifs vers des valeurs refuges, dont le franc suisse.<\/p>\n En cons\u00e9quence, le franc suisse s’est consid\u00e9rablement appr\u00e9ci\u00e9 par rapport \u00e0 la monnaie europ\u00e9enne, l’euro perdant jusqu’\u00e0 36 % de sa valeur par rapport au franc suisse en septembre 2011. Cette situation a entra\u00een\u00e9 une baisse des exportations vers les pays de la zone euro et a eu un effet tr\u00e8s n\u00e9gatif sur l’\u00e9conomie du pays, les exportations repr\u00e9sentant \u00e0 l’\u00e9poque environ 70 % du PIB du pays.<\/p>\n Apr\u00e8s que le taux de change de l’EURCHF s’est rapproch\u00e9 de la parit\u00e9 et s’est trad\u00e9 autour de 1,0365 en ao\u00fbt 2011, la Banque Nationale Suisse a d\u00e9cid\u00e9 de prendre des mesures. En septembre 2011, elle a rattach\u00e9 le franc suisse \u00e0 l’euro \u00e0 1,2000 pour aider ses exportateurs et son \u00e9conomie. Comme le montre la figure suivante, le taux de change a presque imm\u00e9diatement atteint le niveau d’environ 1,2000 et s’y est maintenu avec de l\u00e9g\u00e8res fluctuations au cours des ann\u00e9es suivantes. Il a \u00e9galement favoris\u00e9 les exportations suisses, de sorte que tout semblait aller pour le mieux.<\/p>\n Mais pour maintenir ce taux de change, la BNS a d\u00fb imprimer des quantit\u00e9s incroyables de nouveaux francs et les mettre sur le march\u00e9 pour affaiblir sa monnaie. Ainsi, \u00e0 la fin de l’ann\u00e9e 2014, la somme des r\u00e9serves en devises \u00e9trang\u00e8res s’\u00e9levait \u00e0 la somme vertigineuse de 480 milliards de dollars (environ 70 % du PIB<\/a>), l’euro repr\u00e9sentant plus de 45 % de cette somme. Pire encore, au cours de l’ann\u00e9e 2014, l’euro lui-m\u00eame s’est consid\u00e9rablement d\u00e9pr\u00e9ci\u00e9 par rapport aux autres monnaies (et avec lui le franc suisse). La valeur des r\u00e9serves de devises \u00e9trang\u00e8res d\u00e9tenues par la BNS a donc rapidement chut\u00e9 en m\u00eame temps que l’euro, et le nombre de critiques de d\u00e9pr\u00e9ciation de la monnaie a de nouveau rapidement augment\u00e9.<\/p>\n La BNS a toutefois tent\u00e9 de maintenir le cours de l’EURCHF \u00e0 1,2000 et rien ne laissait pr\u00e9sager un changement d’attitude jusqu’\u00e0 il y a quelques jours. Cette situation a \u00e9galement \u00e9t\u00e9 exploit\u00e9e par les traders Forex qui ont tent\u00e9 de profiter des gains \u00e0 court terme sur le taux de change<\/a>. Chaque fois que le cours s’approchait du niveau de 1,200, ils ouvraient des positions acheteuses, car ils comptaient sur le fait que le cours ne descendrait pas en dessous de 1,2000. La situation semblait m\u00eame telle que, fin 2014, le rapport entre les positions acheteuses et les positions vendeuses sur la paire EURCHF atteignait un rapport extr\u00eame de 70:1.<\/p>\n Il n’est donc pas \u00e9tonnant que lorsque la BNS a annonc\u00e9 le 15 janvier 2015 \u00e0 4h30 du matin qu’elle mettait fin \u00e0 la fixation sur l’euro, une panique sans pr\u00e9c\u00e9dent a \u00e9clat\u00e9 sur le march\u00e9. Selon FXCM, l’un des plus grands traders de forex de l’\u00e9poque, la quasi-totalit\u00e9 des liquidit\u00e9s a \u00e9t\u00e9 retir\u00e9e par les principaux fournisseurs de liquidit\u00e9s apr\u00e8s seulement une minute de l’annonce de la BNS.<\/p>\n Au bout de cinq minutes, la diff\u00e9rence entre les cotations des deux fournisseurs de liquidit\u00e9s a m\u00eame atteint 5 382 pips (les cotations \u00e9taient de 1,1078 et 0,5696, mais les volumes \u00e9taient pratiquement nuls). Il y a m\u00eame eu des cotations provenant d’un fournisseur de liquidit\u00e9 qui diff\u00e9raient de 4 500 pips en quelques secondes (d’abord 0,9550, puis 0,5000 une seconde plus tard). La situation n’est revenue \u00e0 la normale qu’environ une heure plus tard, mais \u00e0 ce moment-l\u00e0, les traders et les soci\u00e9t\u00e9s de courtage comptaient des pertes se chiffrant en centaines de millions de dollars. Le franc suisse s’est appr\u00e9ci\u00e9 de plus de 20 % en quelques minutes et le cours s’est finalement \u00ab\u00a0stabilis\u00e9\u00a0\u00bb l\u00e9g\u00e8rement en dessous de la parit\u00e9.<\/p>\n En raison d’un manque de liquidit\u00e9 sans pr\u00e9c\u00e9dent sur les march\u00e9s, les traders qui avaient ouvert des positions acheteuses ont subi des pertes extr\u00eames en l’espace de quelques minutes. De nombreux traders se sont m\u00eame retrouv\u00e9s avec des soldes n\u00e9gatifs et devaient beaucoup d’argent \u00e0 leurs courtiers. Cette situation est due \u00e0 l’effet de levier \u00e9lev\u00e9 couramment utilis\u00e9 dans les transactions sur le march\u00e9 du Forex et au fait qu’il \u00e9tait impossible de trouver une contrepartie dans un si grand nombre de positions acheteuses pour lesquelles des ordres stop loss avaient \u00e9t\u00e9 activ\u00e9s. Ces derniers ont alors pratiquement cess\u00e9 de fonctionner, tout comme les appels de marge des courtiers.<\/span><\/p>\n En cons\u00e9quence, FXCM a perdu 225 millions de dollars (et le cours de l’action a chut\u00e9 de 90 %), Citibank a enregistr\u00e9 une perte de 150 millions de dollars, et Alpari UK et EXCEL Markets ont fait faillite parce qu’elles n’\u00e9taient pas en mesure de couvrir les pertes de leurs clients. Le lendemain de l’\u00e9v\u00e9nement, les pertes des clients sur le march\u00e9 du Forex \u00e9taient estim\u00e9es \u00e0 plus de 400 millions de dollars.<\/span><\/p>\n L’\u00e9tat d’esprit des investisseurs du monde entier est tr\u00e8s bien illustr\u00e9 par un tweet de Zero Hedge ci-dessous, qui fait \u00e9tat d’une conf\u00e9rence de presse pr\u00e9vue par le directeur de la BNS, en disant qu’il devrait porter un gilet pare-balles.<\/span><\/p>\n SNB PRESIDENT JORDAN TO HOLD PRESS BRIEFING AT 1:15PM IN ZURICH. Better have a bulletproof vest<\/p>\n \u2014 zerohedge (@zerohedge) January 15, 2015<\/a><\/p><\/blockquote>\n<\/a><\/p>\n
Un bon d\u00e9but<\/h2>\n
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Un franc fort, une \u00e9conomie faible<\/h2>\n
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Des milliards de francs et des probl\u00e8mes en perspective<\/h2>\n
L’optimisme des traders, signe avant-coureur d’un d\u00e9sastre<\/h2>\n
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Le Forex sans liquidit\u00e9 ? M\u00eame cela est possible<\/h2>\n
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Les traders en d\u00e9ficit, les courtiers insolvables<\/span><\/h2>\n
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